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Photo du rédacteurLinkie Gaelic Phoenix

La société de consommation : le fléau de la modernité

L’obsolescence programmée empoisonne la société de consommation. Cette désuétude planifiée se révèle superfétatoire : des épaves et des montagnes de déchets en découlent. Ces débris résident d’anciens produits émis sur le marché avec une longévité préalablement déterminée, alors qu’ils auraient certainement encore fonctionné pendant des années. L’unique aspiration de cette stratégie machiavélique apparaît le changement fréquent d’équipements dispendieux tels qu’une imprimante, un ordinateur, ou encore un téléphone portable.

 

La mort des produits résistants


La formule « société de consommation » émane de Jean-Marie Domenach, directeur de la revue Esprit, au début des années 1960. Cette expression évoque la modernisation de la France, l’entrée du pays dans la production de masse, les industries chimiques polluantes et l’infobésité publicitaire.


Avant la naissance de la société de consommation, une fidélisation se créait entre le produit et le consommateur. Par exemple, les machines à laver : le lave-linge demeurait fidèle à toute épreuve, pour une longévité d’au moins 10 ans. Aujourd’hui, la durée de vie des machines à laver a perdu 3 ans, puisque les fabricants se donnent à cœur joie afin que ces produits électroménagers ne s’éternisent point.


 

Les populations en danger


Si nous nous dirigions nolens volens vers une forme de société postcroissantiste, cela compromettrait sans conteste nos addictions habituelles, notamment notre dépendance sans limites au téléphone portable. Plus précisément, une addiction est définie comme une assuétude, une envie irrépressible de faire quelque chose en dépit des efforts effectués par le sujet dans le but de s'y soustraire. À l’évidence, de tels troubles du sommeil génèrent de lourds effets sur la santé mentale.

En outre, l’addiction aux téléphones mobiles expose quotidiennement les individus à 200 à 300 publicités par jour. La publicité alimente sans aucun doute la société de consommation, ce qui fait de la dépendance aux téléphones cellulaires un cercle vicieux vertueux aux yeux des grandes enseignes commerciales. Certes, la publicité constitue l’arme de l’information, mais ces annonces emploient diverses techniques de manipulation psychologique plus que contestables.


Les campagnes publicitaires créent également une forme d’addiction aux marques, particulièrement de la part de jeunes individus. Or, l’addition de ces accoutrements distingués se révèle onéreuse, et se dessine alors pour les acquéreurs un véritable dilemme : regimber les pulsions commerciales des enfants pour les marques, ou aider ces collégiens à ne point se voir désocialisés.


En effet, Béatrice Stella, présidente de l’Union des familles en Europe, a enquêté auprès de 539 collégiens à propos des goûts vestimentaires des adolescents. Son investigation révèle que l’attirance pour la mode augmente de la 6ème à la 3ème chez les jeunes individus, tout comme l’appréhension de se voir marginalisés si les habits n’apparaissent guère étiquetés du dernier logo en vogue. Arborer des marques suscite l’admiration, l’estime, la domination sociale même, dans l’environnement des collégiens. A contrario, l’adolescent non vêtu de ces substantifs toxiques devient complétement désuet, insignifiant, et par conséquent frustré, envieux des élites collégiennes.


Les grandes industries à la merci de la société de consommation exploitent leurs employés sans la moindre éthique : de nombreuses personnes dans le monde fabriquent des textiles dans des conditions de travail déplorables. À titre d’illustration, en Indonésie, les ouvrières travaillent 24 heures à la suite, avec des pauses trop courtes pour que ces travailleuses œuvrent dans des circonstances humainement morales.


Le mouvement « Who made my clothes ? » initié en Angleterre en 2013 par Orsola de Castro et Carry Somers, aujourd’hui représenté dans plus de 100 pays, plus connu sous le nom de « fashion revolution », lutte contre ces environnements de travail barbares pour tenter de les mettre à l’index. Durant plusieurs jours se déroulent maints événements visant la contestation et exigeant des améliorations. Par-dessus tout, les manifestants publient des photos sur les réseaux sociaux des grandes marques du textile en retournant leurs vêtements afin d’exhiber l’étiquette, et de demander : « Who made my clothes ? ». Certes, le profit des grandes enseignes commerciales reflète une importance majeure, mais l’éthique doit demeurer primordiale, et ces marques tyranniques devraient faire la part du feu, pour le bien-être des ouvriers.


La préoccupation quant à l’équilibre nutritionnel des populations a sombré dans la société de consommation. De toute évidence, les plats préparés regorgent habituellement de substances industrielles délétères pour la santé des consommateurs. De fait, Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition et activité physique à l’Institut Pasteur de Lille, a alerté les Français sur le déséquilibre calorique et alimentaire résultant sans conteste de la composition de ces plats nuisibles à l’organisme.


De plus, une récente étude sur les risques sanitaires entraînés par un approvisionnement trop industriel, menée dans 195 pays et publiée dans la revue scientifique The Lancet, révèle qu’un mode d’alimentation déséquilibré provoque un décès précoce sur cinq dans le monde, soit 11 millions de victimes par an au total. Certes, le modèle social actuel, c’est-à-dire une société de la consommation brève et instantanée, incite à l’achat de ces plats chimiques, mais la physiologie humaine ne peut fonctionner qu’avec des plats faits maison et une nutrition naturelle. Le métabolisme humain ne se bouleverse guère au gré du rythme de la société.


 

Se détourner de ses dépendances


En définitive, la société doit s’exercer à se défaire de ses addictions si ses populations désirent être moins manipulées. Seul le rejet des grandes marques coupables de l’exploitation inhumaine de leurs employés pourrait conduire à une bifurcation de la société. Il en va de l’état sanitaire des populations : les plats préparés et les substances chimiques nichées dans tous les produits industriels du quotidien nuisent gravement à la santé humaine. Cessons de demeurer de simples victimes de la société de consommation, agissons en tant que ses meurtriers.






7 vues2 commentaires

2 Comments


Linkie Gaelic Phoenix
Linkie Gaelic Phoenix
May 22, 2020

Je suis d'accord avec toi sur le fait que les consommateurs totalement dépendants du système sont bien évidemment un obstacle à un monde moins industrialisé. C'est bien pour cette raison que j'ai également critiqué l'addiction aux tendances de la part des consommateurs: la société les formate afin de les faire consommer toujours les derniers produits en vogue.


Effectivement, le changement devrait alors plutôt émaner de notre façon de consommer, mais d'un point de vue stratégiquement communicationnel, construire un argumentaire visant à décrédibiliser les entreprises peut avoir comme effet le changement des modes de consommation.


Enfin, je suis tout à fait d'accord sur le fait que le marketing est bien la tumeur mère de tout ce beau système. Le marketing n'est…

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Alex Tousch
Alex Tousch
May 19, 2020

Je ne penses pas que l'industrialisation soit à diaboliser, mais plutôt leurs motivations. Aujourd'hui encore le but premier d'une entreprise est le profit, ce qui d'une certaine manière la rend meilleur : plus économe en ressources, de meilleurs rendements, une meilleure optimisation du temps ... Mais d'un autre côté la course au profit peut être une source de perversion ... On y reviendra plus tard en parlant marketing.


Par ailleurs les entreprises ne sont pas les seules à blamer, si personne n'était prêt à acheter des produits facilement remplaçable, le marché n'en serait pas bondé. Une entreprise en quête de profit n'a pas d'intérêt à commercialiser quelque chose qui ne se vend pas. Mais les gens consomment de plus en…


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